Saison 2 / Musiques / Saison 3 /
Talent
insolent. (Le Figaro)
C’est une merveille, le genre de
chanteuse par qui le jazz continue d’ébouriffer dans la joie. (Télérama)
Mieux qu’un album qui ressemble au jazz,
à la chanson ou à une fusion prédéfinie : Pas de géant est un
album qui ressemble à Camille Bertault, à son encyclopédique culture du
plaisir, à son goût des cascades, à sa sensibilité soyeuse, à son instinct de
la voltige, à sa liberté inégociable. Coltrane n’avait pas prévu ça ; mais,
là-haut, il doit vraiment sourire.
Des mots, des rythmes, des notes, une
manière époustouflante de faire cavaler le sens sur une musique savourée au
mieux de sa forme – à toute allure, en pleine douceur, en folle liberté. Au
fond, Coltrane l’influence davantage que les chanteuses, même Betty Carter ou
Ella Fitzgerald.
Et elle chante à tombeau ouvert l’aria des Variations Goldberg de
Jean-Sébastien Bach, reprend Comment te dire adieu de Serge
Gainsbourg ou les surréalistes Conne de Brigitte Fontaine
et La femme coupée en morceaux de Michel Legrand, écrit et chante
en brésilien sur du Wayne Shorter et en français sur du Bill Evans…
Ses pas de géants (hommage aux Giant
Steps de Coltrane, oui) vont dans dix directions à la fois, tissent
les Double Six avec Helen Merrill, Claude Nougaro et Meredith d’Ambrosio, les
films de Jacques Demy et Lambert, Hendricks & Ross, Jacques Loussier et
André Minvielle… "J’ai voulu un album qui me ressemble au plus près plutôt
qu’un album qui ressemble au plus près au genre auquel il appartient."
Son bagage est celui d’une jeune femme de son temps, avec des racines emmêlées
mais particulièrement solides. "J’ai commencé à chanter dans un style
cabaret, entre le conteur et le comédien. Mais le jazz m’a rattrapée." Les
étapes suivantes se déploient naturellement : elle se filme en chantant la
partie de Coltrane sur Giant Steps et le buzz fait son œuvre.